En ce jour d'été enneigé, la nature impuissante comme a ma naissance, nous nous réunissons une dernière fois. Ô toi qui étais le soleil de notre triste folie, tu as laissé l'air pur dont tu raffolais chargé de mélancolie.
Dis, crois-tu qu'un jour nous aussi nous pourront goûter au bonheur ?[flash back]
Lorsque je me réveille, parfois je sens encore l'humidité dans mes veines. Est-ce mon sang qui coule, du sang de glace, du sang froid comme celui des reptiles, du sang dont même un vampire assoiffé ne voudrai pas ?
Pics à glace.
Je me lève, je m'habille, je mange un peu, je n'ai pas faim. Je sors. Je ne sais pas où je vais, je n'ai pas école aujourd'hui c'est samedi. Je prends mes clés, Oran n'est pas à la maison. Je ferme correctement la porte, Misaki est dans sa chambre. Je me tourne, quand je me cogne sur le poteau.
"Ah...
- Ah ! désolée, désolée, désolée !"
Une voix de fille. Il n'y a pas de poteau juste devant ma porte.
"Tu ne t'es pas fait mal, continua-t-elle ?
-...
-Pourquoi restes-tu par terre ?"
Parce que je suis fou. Ne bouge pas, fais le mort, et la bête s'en ira.
- Qu'est-ce qu'il fiche étalé par terre, celui-là ?!"
J'entends des voix, des rires cachés. Pics à glace.
"Tu es inconscient, demande-t-elle avec une pointe de peur ?"
Je pousse un soupir.
"Pourquoi restes-tu par terre, répète-t-elle ?
Mais la bête ne s'en va pas. Je me redresse pour m'asseoir en tailleur, le regard au sol. Je l'entends ramasser des objets, des livres probablement, qu'elle a fait tomber.
"... Tu es perdu ?"
Perdu ? Moi ?
"Viens !"
Je lève des yeux ébahis vers elle. A genoux, elle me tend le main, arborant un sourire calme, un regard emplis de douceur posé sur moi. Une envie inexplicable, un geste presque inconscient, je tends ma main vers elle ; elle a la peau douce. En seulement me frôlant du bout des doigts elle me fait me lever. Sans un mot, je l'aide à porter ses livres, je détourne le regard, mais j'ai pu voir qu'elle était étonnée puis contente. Nous marchons côte à côte ; je l'observe. Elle a des cheveux vraiment très clairs, mais ils ne sont pas blonds, coupés cours, un peu en dessous de l'oreille, en s'effilant droit, avec des cheveux encore plus courts qui tombent sur son front et dont elle rabat une partie sur le côté à l'aide de petites pinces ; ses yeux sont de la même couleur que sa chevelure. Elle a une chemise boutonnée jusqu'au dernier bouton, avec un pull léger, par-dessus sans manche, avec une jupe plissée, c'est probablement son uniforme de lycée ou de collège, je ne sais pas trop. Sourie-t-elle donc tout le temps ? Elles sont usées, ses barrettes.
Lorsque le printemps arrive, la glace fond pour laisser place à l'eau.
+Yumi ou Misa-misa+